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Compte-rendu de Panarchie |
PEDP-Pfr.1 | Léconomie politique enseigne que la concurrence est le meilleur et même lunique moyen dobtenir constamment les objets de consommation de la meilleure qualité et au moindre prix. Cest une des vérités les mieux démontrées de la science, et chaque application qui en est faite lui donne une éclatante confirmation. |
PEDP-Pfr.2 | Aussi, ces applications de la vérité scientifique deviennent-elles chaque jour plus nombreuses, mais, par une inconcevable aberration, la denrée la plus utile de toutes, celle qui est aussi nécessaire au maintien du corps social que le pain lest à la conservation de la vie humaine, la sécurité, échappe, en tous lieux, à linfluence bienfaisante et régulatrice de la concurrence, sa fabrication demeurant partout lobjet du monopole le plus absolu auquel le consommateur ne peut échapper que par les ressources extrêmes de lémigration, de la révolte ou de la mort. |
PEDP-Pfr.3 | M. P.-E. de Puydt, plus connu jusquici par de charmantes et spirituelles publications littéraires que par des travaux déconomie politique, vient de publier dans la revue trimestrielle, sous le nom de Panarchie un aperçu dun système qui aurait lavantage de soumettre lindustrie productive de la sécurité, autrement dit les gouvernements, à une concurrence aussi complète que lest en ce moment celle que se font les fabricants de tissus, par exemple, dans un pays de libre-échange, et cela sans avoir recours a des révolutions, à des barricades, ni même au moindre acte de violence. |
PEDP-Pfr.4 | Si la société adoptait le système proposé par M. de Puydt, chaque citoyen pourrait changer de gouvernement au moins aussi facilement quun locataire change dappartement meublé dans une grande ville; car il lui suffirait pour cela de sengager, pour un an seulement, à suivre les lois du gouvernement de son choix et den défrayer les dépenses dans des proportions débattues a lavance. Au bout de cette année dépreuve, le citoyen serait libre de sabonner, pour sa consommation de sécurité et dautres services publics, à létablissement qui produit ces choses de la manière la plus conforme à ses goûts et pour la somme quil désire consacrer à cette dépense. |
PEDP-Pfr.5 | Comment lauteur est parvenu à résoudre, avec une simplicité vraiment merveilleuse, le problème du meilleur et du plus économique des gouvernements, agité depuis des siècles par les plus fortes têtes, y compris Aristote, Platon, J. J. Rousseau, comment il expose son système avec clarté dans un style constamment exempt de cette sécheresse qui rebute si souvent les lecteurs des ouvrages déconomie politique, avec de fines railleries sur les défauts des gouvernements actuels; comment lauteur prévoit et réfute toutes les objections que lon peut opposer à son système, cest ce que nous ne pourrons nous arrêter à décrire, car cela dépasserai les limites assignées à cet article, et surtout cela diminuerait le plaisir que le lecteur trouvera en prenant connaissance par lui-méme de lopuscule de M. De Puydt. |
PEDP-Pfr.6 | En effet, tous ceux qui sintéressent à la propagation des saines idées économiques, liront avec intérêt ce coup dessai déjà si remarquable, et qui promet un habile champion de plus à la cause du laissez-faire, laissez-passer, cest-à-dire à lune des manifestations les plus larges et les plus fécondes des grands principes de JUSTICE ET DE LIBERTÉ. |
C. D. B.
LÉconomiste Belge, Organe des Interêts de lIndustrie et du Commerce
(4 Août 1860, N° 31, Sixième Année), pg. 503.